
Rapport sur la pauvreté
Jeudi 27 février 2014
Dans le cadre de mon rapport, j’ai souhaité porter un regard approfondi sur la pauvreté et les moyens de l’enrayer. (voir l'interview de Ouest-France du 26 février)
Pour guider la réflexion, j’ai posé comme axe privilégié la volonté de rompre la chaine héréditaire de la pauvreté. Après 9 mois de travail, 72 auditions, un déplacement auprès des institutions belges et européennes, une journée d’étude sur les approches du conseil général de Loire-Atlantique et la participation à 2 maraudes de nuit du SAMU social de Paris, j’ai pu formuler 12 préconisations s’articulant autour de trois objectifs :
Prendre conscience
Il y a nécessité de prendre conscience de la juste réalité. Aujourd’hui, un enfant sur cinq est en situation de pauvreté (un sur deux dans les zones urbaines sensibles), de plus en plus de jeunes adultes et de familles monoparentales…
Ce raz de marée silencieux de la misère côtoie une banalisation tragique qu’il convient de combattre avec opiniâtreté.
Instaurer la confiance
La stigmatisation des populations pauvres doit cesser et nous devons impérativement inverser cette tendance lourde de suspicion. C’est pourquoi il conviendrait que les versements de prestations sociales soient automatisées, et passer d’un contrôle a priori à un contrôle a posteriori simplifié. Aujourd’hui, près de 40 % de personnes en dessous du seuil de pauvreté, ne touchent pas ce à quoi elles ont droit. Désormais, la confiance doit suppléer la défiance.
Oser la fraternité
Au-delà de la solidarité, la situation est suffisamment grave pour oser la fraternité, avec un référent unique pour chaque personne en difficulté, en évitant les lourdeurs administratives insupportables, en instaurant une majorité sociale équivalente à la majorité légale pour les 18-25 ans. En combattant le fléau de l’hérédité de la pauvreté, et en considérant que dans une république comme la nôtre, ces publics en difficultés ne sont pas des assistés, mais des ayants-droit.